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La Quinzaine Express : Joueurs

Le premier long métrage de Marie Monge est un divertissement efficace et assumé sur l’univers du jeu. Néanmoins, bien que jouissif, “Joueurs” ne bouscule pas les règles du genre.  

Le premier long métrage de Marie Monge, sélectionné à la Quinzaine, n’a aucun mal à assumer les thèmes dans lesquels il se love : celui des amants maudits et rock’n’roll puis des joueurs compulsifs et fauchés. Tahar Rahim ajoute la carte du playboy veule, manipulateur et irrésistible, à son arc, tandis que Stacy Martin devient la Faye Dunaway de l’affaire. Happée dans le monde du jeu par le culot d’un serveur (Rahim, donc), elle laisse le contrôle de son restaurant parisien à ses collègues et son père (Bruno Wolkowitch, discret mais efficace). Le film bénéficie de l’effervescence d’idées propre à une première réalisation et restitue de manière jouissive la cartographie des cercles de jeu parisiens, ses addicts, sa sécurité, ses hommes de l’ombre et ses recouvreurs de fonds. Malheureusement, après avoir embrassé sa mise en scène – et ses amants – en 30 minutes chrono, Joueurs retombe dans la mécanique de l’accumulation des dettes et des mensonges, le tout accompagné d’une photographie terne.  Il n’empêche : l’énergie communicative de Monge et de ses coscénaristes, Julien Guetta et Romain Compingt, constitue un des divertissements français les plus probants vus à Cannes 2018.

Réalisé par Marie Monge. Ecrit par Marie Monge, Julien Guetta, Romain Compingt. Sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs 2018. Avec : Tahar Rahim, Stacy Martin, Karim Leklou, Jean-Michel Correia. France. 1h48. Sortie le 4 juillet.

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