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PSSFF #3 : Repousser les limites

Quatrième et dernier jour au Paris Surf & Skateboard Film Festival pour notre rédactrice Camille Griner. Détermination, swell ardu et fin des films en compétition au menu !

Fatiguée, mais non moins motivée par la découverte des derniers films en compétition, me voilà à l’Entrepôt en ce dimanche plutôt doux. L’après-midi démarre avec la suite (et fin) des courts métrages sélectionnés. Le Club des Vedettes, réalisé par Sylvain Robineau, ouvre le bal avec des interprétations inégales, mais un concept somme toute rigolo : celui d’une agence, baptisée le Club des Vedettes, qui enregistre des messages vidéos sur commande mettant en scène une célébrité has been à la carrière vacillante et en manque d’écus. Alors qu’un homme souhaite se séparer de son conjoint fanatique de skateboard, sans oser lui annoncer, c’est le skateur professionnel Soy Panday qui est appelé pour réaliser la vidéo de rupture. Il en profite pour essayer de revoir son contrat à la hausse. Fraîche, légère, mais convenue dans sa forme, cette fiction nous décroche quelques sourires avant que l’épique Where Is The Surf? de Sebastian Krogh nous embarque sur les côtes danoises à la rencontre de férus de surf plus déterminés que jamais. Malgré la longue distance de littoral qui borde le pays, les vagues sont un enfer à trouver. Se référant à la météo, notamment aux vents et aux tempêtes, le groupe de surfeurs sillonne les côtes à la recherche d’un bon spot, même s’ils ne seront à l’eau qu’une heure ou deux. Les images léchées, la franche camaraderie, la motivation à toute épreuve et la bonne humeur qui unissent ces « galériens » du swell réchauffent le cœur et les yeux. On retourne sur terre avec The Art of Playing de Sven Prince, qui suit Douwe Macaré et Nassim Guammaz, deux skateurs professionnels se questionnant sur leur pratique du skate à l’approche des Jeux Olympiques. Après Where Is The Surf?, j’avoue avoir moins accroché à celui-ci malgré les problématiques traitées. Les images m’ont moins happée, et je suis donc passée quelque peu à côté (la fatigue joue pas mal aussi, je le concède). Je m’inquiétais de ne voir aucun projet sur un surfeur de grosses vagues cette année, mais Let Me Live de Keith Malloy vient me réconforter. Ce joli court dresse le portrait de Tom Lowe, véritable outsider et big waves surfer qui a pour objectif d’être le meilleur. Courage et détermination suintent dans chacun des pores de ce pionnier sur des vagues inconnues dans ce chouette projet que j’aurais aimé plus long.

Where Is The Surf? © D. R.

Je le signalais déjà hier, mais me répète aujourd’hui, la compétition de longs métrages est un véritable nid à pépites cette année. Mon premier coup de cœur de la journée en atteste avec Pushing – from Rättvik to California de Christopher Sanitate, Klas Hjertberg, Katja Uneborg et Robert Gustafsson. Les quatre réalisateurs livrent un film tendre et bienveillant sur l’iconique figure de skateboard inventée à l’été 1984 en Suède par Mike McGill : le McTwist. Quarante ans plus tard, ils filment la skateuse Hedda, 10 ans, qui rêve de replaquer ce trick légendaire à l’endroit où tout a commencé : Rättvik.  Sur fond de courage, de passion et d’amitié, le film bouleverse par sa protagoniste principale, bluffante de spontanéité et de détermination malgré son très jeune âge. Pushing – from Rättvik to California est une grande bouffée d’oxygène, qui laisse dans son sillage renaître profondément l’adage « rien n’est impossible ». La compétition se conclut en nostalgie avec la première française de Birth of The Endless Summer de Richard Yelland, qui suit Dick Metz, pionnier du surf californien, lors de son road trip autour du monde de 1958 à 1961. Le documentaire nous révèle aussi moult anecdotes sur le documentaire de surf le plus apprécié et vu de tous les temps : The Endless Summer (1966) de Bruce Brown. Classique dans sa forme, et s’il reste solaire et intéressant, ce dernier projet est sans doute celui qui m’a le moins emporté de la sélection de longs métrages. Après délibération du jury, le week-end se termine avec le palmarès de cette 8ème édition : Better et Axel sont auréolés respectivement des Prix du Meilleur Long et du Meilleur Court Métrage dans la catégorie skate, tandis que le documentaire Keep It A Secret et le court Where Is The Surf? l’emportent dans la catégorie surf. Les discussions ont dû être vives, mais je suis comblée par le résultat après quatre jours de visionnage de films inédits toujours plus captivants année après année. Rendez-vous en 2024 !

Crédits Photo : Pushing – from Rättvik to California © D. R.

Camille écrit et réalise des courts métrages, et officie en tant que directrice de casting sur de nombreux projets. Membre du Syndicat Français de la Critique de Cinéma et des films de télévision, elle est passée par les rédactions de Studio Ciné Live, Clap! Mag et Boum! Bang!, et a été rédactrice chez les Écrans Terribles entre 2018 et 2024.

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