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Cannes : The Spy Gone North franchit les limites

Corruption et enjeux politiques en Corée du Nord pour The Spy Gone North, un film d’espionnage très grand public, adapté d’une histoire vraie.

Yoon Jong-Bin interroge l’actualité politique avec The Spy Gone North, une version fictionnalisée des faits d’armes de Black Venus, un agent des renseignements sud-coréens qui a réussi à s’infiltrer en Corée du Nord en se faisant passer pour un businessman véreux, et a ouvert le territoire aux tournages publicitaires, avec la bénédiction de Kim Jong-Il. Ce film d’espionnage prend son temps pour installer le personnage sous sa couverture d’infiltré. Au passage, il dévoile la corruption des hauts gradés du régime nord-coréen et s’attarde sur les relations entre Pyongyang et son premier exportateur, la Chine. Hwang Jung-Min incarne un agent des renseignements, Park (le fameux Black Venus) dont l’intégrité va être éprouvée des deux côtés de la frontière. Le film souffre malheureusement de quelques longueurs, et la réalisation un peu nerveuse, ne fait que suivre les méandres d’une barbouzerie dont les agissement sont toujours à deux doigts d’être découverts. Jong-Bin trouve, en réalité, sa colonne vertébrale narrative grâce à l’authentique complicité de deux hommes d’Etat : Park  et Ri, portée par le regard humaniste de ce dernier. Néanmoins, la finition professionnelle très « grand public » de cette fiction « d’après une histoire vraie » sera loin de rassasier ceux qui s’attendaient à un thriller pur jus moins teinté de considérations diplomatiques.

Réalisé par Yoon Jong-Bin. Écrit par Yoon Jong-Bin, Kwon Sung-Hui. Avec : Hwang Jung-Min, Lee Sung-Min, Cho Jin-Woong. Corée du sud. 2h21. Sélectionné en séance de Minuit. Distribution France : Metropolitan FilmExport (date de sortie inconnue).

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