Festival Off Courts

Off-Courts, 20ème / #3 / Boulimie filmique

Hola les amigos, on se retrouve pour un troisième billet sur Off-Courts ! On arrive donc au milieu de la semaine de festival, et comme prévu, les Kinoïtes arrivent à la fin de la deuxième session avec bien plus de cernes qu’à leur arrivée ; le marché du film est en prise à de solides négociations entre professionnels ; la caméra de la Web TV ne s’arrête jamais de tourner ; et évidemment les tireuses à bières sont bien rentabilisées. Les images ne cessent de défiler sous mes yeux toute la journée : Off-Courts est le lieu idéal pour me laisser aller à la boulimie de films.

Tout d’abord, je vous avais promis de revenir aujourd’hui sur un court qui m’a particulièrement marqué : il s’agit du film de Charles Grenier, en compétition québécoise, Le ver. Le ver fait partie de ces films qui fonctionnent comme un envoûtement, j’avais donc envie de le revoir avant d’en parler. Il raconte l’histoire de Jules, qui, venant d’emménager avec Alice dans la maison de ses ancêtres, sombre peu à peu dans une folie insidieuse qui ne peut que l’éloigner de sa compagne. Les indices de cette folie ne transparaissent pas dans les quelques dialogues du film ; pourtant cette voix qui chuchote à l’oreille de Jules est perceptible à travers la bande-son souterraine et dans la photo, maîtrisée, pour tout nous dire de ce ver qui gagne le cerveau de Jules. Les éléments (la maison, le passé, l’eau, la terre, la mort…) envahissent progressivement le cadre pour s’imposer comme personnages principaux, quitte à littéralement le renverser. La nature prend le contrôle de la caméra au détriment des humains, qui ne seront bientôt plus que des ombres dans leur propre univers. Puissant !

Jeux de miroir

Pour en venir aux projections de cette journée de mardi, j’ai pu assister à la Carte blanche France Télévisions : une sélection de quatre films qui ont en commun de proposer « un casting de rêve » (Gérard Depardieu, Philippe Katerine, Audrey Tautou, Patrick Timsit, j’en passe et des meilleurs). Mais ce casting cinq étoiles n’a pas pour seul but de rameuter la France entière vers Trouville City. Non ! Les acteurs sont au centre des dispositifs de chacun de ces films, ils en sont même les moteurs. Pour ne citer qu’eux, Arielle Dombasle et Michel Fau déploient tout leur génie comique dans le loufoque Amor maman (Roland Menou). C’est simple, chaque comédien de la sélection trouve ici un rôle taillé à sa mesure. Quitte à se mettre « nu » et aussi « à nu » dans Poseur (Margot Abascal), dans lequel le si juste Charles Berling incarne Jean, un homme qui pose sans vêtements pour la première fois pour des ateliers de dessins. Mais Berling incarne aussi le corps comédien tout entier, curieux de se découvrir dans le regard de l’autre, dans un élan un chouïa masochiste. 

Et France Télé dit à ses comédiens : « ma  plus histoire d’amour, c’est vous… » 
Amor Maman, Roland Menou ©Off-Courts

Courts mais… savoureux 🙂

Dans la niche « compétition française », j’ai été marqué par Je suis Malika de Laurine Bauby. Alors que beaucoup de courts tendent à rester des versions un peu frustrées d’un long métrage rêvé, Je suis Malika tire pleinement partie de son petit format. Difficile de raconter le film sans le spoiler, mais celui-ci est un poème dit dans la rue, qui agit comme une sorte de vine (RIP vine). Un shot salvateur d’humanité. 

Le soir, je profite avec grand plaisir d’une seconde projection Kino. Par nature, il est difficile pour une équipe de Kino de faire des films trop longs, sachant qu’ils ont en général 48 heures pour les réaliser. Mais le défi est parfaitement relevé : force est de constater que les Kinoïtes ne manquent pas d’humour ! On trouve aussi dans la soirée quelques films émouvants, mais globalement le ton est à la franche rigolade dans toute la salle ! (mais c’est aussi grâce aux super présentateurs !)

Une animation digne d’un puppet show ©Hugo Bouillaud

Je finis ma journée avec le concert de Fred Tremblay qui a fait 6000 kilomètres pour nous retrouver et compte bien nous le faire payer à grands coups de Kino musicaux. Le bougre, il nous incite à tous avoir un verre de bière à la main pendant son concert.

Allez, force et honneur, on se retrouve ASAP (demain quoi) pour la suite de mon périple trouvillais ! 

En Une : Le ver, Charles Grenier ©Off-Courts




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