Euphoria : Âge tendre et gueule de bois
Quand j’avais 17 ans, mes parents ont dû appeler SOS Médecin au milieu de la nuit parce que j’étais persuadée que mon lit bougeait. Je venais de voir L’Exorciste, de fumer mon premier (mauvais) joint et de faire ma première crise d’angoisse. Je venais aussi de découvrir que la drogue n’était a priori pas ma came, ma nature anxieuse gérant plutôt mal l’incertitude de la composition et des effets des substances psychotropes censées normalement générer un lâcher-prise. Chez moi c’était l’effet inverse, une crispation ultralucide et un cerveau en surrégime. Un peu comme Lexi dans Euphoria qui explique à Rue, surprise, que la weed la rend nerveuse. C’est donc sans connaissance notable sur la question de l’addiction que je me suis lancée dans la série HBO qui explose tous les records d’audience. J’y ai pourtant reconnu un sentiment familier, ou plutôt une pluie de sensations en lien direct avec mon expérience de l’adolescence dont je suis par ailleurs sortie assez tardivement. Et si la grande réussite d’Euphoria, en plus de sa complaisance certaine et de sa capacité massive à créer l’événement, était une vraie aptitude à retranscrire un feeling, une sensibilité juvénile fulgurante, difficile à définir mais reconnaissable entre mille ? Réflexions avec spoilers autour des saisons 1 et 2 de la série phénomène.
À l’ouest, rien de nouveau
Quand la première saison d’Euphoria est sortie en 2019, je me souviens avoir pensé que je devais être devenue adulte sans m’en rendre compte parce que mes premiers réflexes étaient de relever les comportements autodestructeurs et de les trouver regrettables. Fan des films et séries ado de tous genres depuis Angela, 15 ans jusqu’à Riverdale en passant par The Craft (1996) et j’en passe, je n’avais pas l’habitude de me dire : “Mais enfin ils ne mettent jamais de préservatifs ces enfants ?”. Laissez-moi vous dire que la première fois qu’on est traversé par ce genre de pensée responsable (ou moralisatrice) devant un programme de ce type en théorie désinhibé, ça fait tout drôle. Ça ne m’a pas gâché le plaisir mais j’étais bien forcée d’admettre que j’avais grandi et que je regardais les choses autrement. Avec un intérêt intact, sans condescendance, mais avec une capacité d’immersion et de fusion émotionnelle décalée. Ce n’était plus désormais ce qui m’était arrivé, ou ce qui aurait pu m’arriver, ou ce que j’espérais plus ou moins consciemment qu’il m’arrive un jour pour une folle vie d’intensité, mais bien des histoires comme les autres, familières et touchantes peut-être, avec un peu plus de conscience des implications et des conséquences qu’avant. J’insiste sur ce détail car la soif d’absolu, le premier degré et la capacité à s’abandonner restent selon moi les grandes caractéristiques de l’adolescence. Si la mienne a joué les prolongations jusqu’à un stade avancé de la trentaine pour un ensemble de raisons qu’on ne développera pas ici, elle m’a donné l’opportunité d’emmagasiner un lot d’expériences fondatrices, dans la vraie vie ou devant un écran, qui nourrissent le point de vue de la jeune adulte de 38 ans que je suis aujourd’hui.Euphoria a été présentée dès sa première diffusion en 2019 comme une série trash. On se souvient du teasing autour de Zendaya, héroïne Disney Channel, prête à passer du côté obscur des paradis artificiels devant nos yeux ébahis (et non pas en coulisse comme c’est hélas parfois le cas). Prétendre que cette collab’ transgressive n’était pour rien dans l’intérêt que j’avais moi-même à l’époque dans l’anticipation du show serait mentir. Ceci dit le concept d’œuvre ado trash est je crois depuis longtemps un peu galvaudé dans mon esprit. J’avais environ treize ans quand j’ai lu Moins que Zéro et Les Lois de l’Attraction de Bret Easton Ellis, mais aussi L’herbe Bleue de Beatrice Sparks et j’en avais peut-être 16 quand j’ai vu Requiem for a Dream, sans oublier Basket Ball Diaries et sa sinistre adaptation avec Leonardo DiCaprio avec en second rôle les jumelles de Sweet Valley. Je me souviens aussi du malaise à la lecture de Moi, Christiane, F, 13 ans, droguée, prostituée, réadapté récemment en série, qui posait déjà un constat de désintégration d’une génération face aux traumas non réglés de leurs parents. On avait compris depuis Mary Poppins que la progéniture des Empires décadents a besoin d’évasion pour accuser les coups de ses aînés, les jeunes d’Euphoria ne font que dépasser d’un cran les tours en manège magique et les goûters au plafond. Et quoi qu’il en soit, on a beau, en tant que société, se poser les mêmes questions récurrentes sur la violence des images et leur impact (et tant mieux), on est en général déjà passé de l’autre côté de leur influence quand on commence à s’interroger. En d’autres termes, dans un contexte de violence omniprésente, on n’est ni vierge ni immunisé. Et on aime y retourner. Il faut dire que l’intérêt de voir les choses telles qu’elles sont ou telles qu’elles peuvent être, dans leur crudité, est toujours lié à une tentation voyeuriste, voire perverse quand il s’agit d’observer sous toutes les coutures des jeunes ados innocents et photogéniques se faire broyer par les excès. Mais si la série israélienne à l’origine du concept Euphoria semble avoir une esthétique numérique, crade et triste qui évoque les heures les plus sombres des années 90 (j’ai d’ailleurs oublié de citer Trainspotting qui ne m’a pas laissé un souvenir impérissable mis à part la fameuse séquence des toilettes), la version américaine adaptée par Sam Levinson a choisi un autre chemin.
Trop de feels
Les premières images du pilote d’Euphoria mettent en scène rien de moins que le miracle de la vie du point de vue d’un bébé au chaud dans le ventre de sa mère, récalcitrant à l’idée de devoir s’extraire de sa “piscine privée primordiale” pour découvrir le monde. Et on peut difficilement lui en vouloir puisqu’il est accueilli par les images continues de la chute des tours du World Trade Center qui se sont écroulées trois jours avant sa naissance. Pourtant la voix hypnotique de Zendaya, narratrice de l’histoire du point de vue de cet infortuné bébé, amortit le choc et nous berce dans une forme de douceur. La même ouate que celle de l’éclairage de la télévision dans la chambre d’hôpital, qui passe les informations en boucle jusqu’à l’anesthésie. En filmant en gros plan les yeux du nouveau-né couvert de sang et de fluides maternels, Levinson place la barre émotionnelle du récit très haut, de façon presque suggestive, à la manière des grands maîtres soviétiques du montage. Comment va donc pouvoir grandir un bébé dont le premier souvenir imprimé dans sa rétine est un acte terroriste de masse rejoué sans répit à travers un écran ? Mal, forcément. On pourrait y voir un commentaire politique mais ce n’est pas l’ADN de la série. Levinson convoque souvent des faits de société et des concepts sociaux complexes, dans la construction du contexte narratif mais aussi dans les dialogues (plus ou moins gratuitement). Mais en réalité, chacun des personnages d’Euphoria nage dans sa propre piscine privée primordiale, bassin d’émotions contrariées et de frustrations tendues. C’est une série de l’intime qui raconte surtout le besoin compulsif de réconfort. Celui de Rue, bébé malchanceux devenue enfant anxieuse puis ado toxicomane, et celui de ses camarades de lycée nés sous le même sceau qu’elle. Un peu comme Maléfique qui se penchait sur le berceau d’Aurore dans La Belle au Bois Dormant pour lui souhaiter une mort dramatique et douloureuse à l’aube de ses vingt ans, la génération Euphoria semble avoir été maudite par l’anhédonie, l’incapacité à ressentir des plaisirs simples. Réflexes de survie, besoin compulsif de contrôle ou de protection ? Ou un peu tout ça à la fois. Chaque personnage compense un puits sans fond de névroses et de terreurs existentielles par des béquilles émotionnelles artificielles, plus ou moins néfastes. De la drogue dure à l’addiction amoureuse ou sexuelle en passant par la violence brute, ces dépendances détruisent par leurs effets collatéraux et effacent la distinction déjà floue entre souffrance et passion.
Manipulations
Quand on démarre aussi haut que le 11 Septembre, on se donne quelque part carte blanche pour courir après l’accoutumance et augmenter les doses à volonté. Et en effet, Euphoria est sous certains aspects un festival open bar “sexe, drogue et r’n’b”. On reproche d’ailleurs, entre autres, à la série de glamouriser l’usage des drogues et sexualiser à outrance ses plus ou moins jeunes comédien.ne.s. On pourrait repousser le débat d’un coup de poignet, mais concernant la consommation, certaines personnes témoignent de l’influence directe du visionnage sur leurs propres usages. Certes, la série met en scène la descente aux enfers de Rue mais elle la met en scène de manière spectaculaire. Et ambiguë. Rue rappelle souvent comment la drogue permet de trouver une sensation de paix suspendue et d’atteindre un espace libéré des contraintes du temps : “The beautiful thing about getting high is that time ceases to exist.” (la beauté de la défonce c’est que le temps cesse d’exister). On se souvient de la naissance chaotique de Rue, vécue comme un “échec” après s’être “bien battue” pour rester cachée dans sa maman. De son propre aveu, la vie “sans carte ni compas” de la jeune californienne de dix-sept ans n’est possible qu’avec les drogues. Et si l’overdose suit rapidement la naissance du personnage dans le déroulé de l’histoire, Rue, incapable de décrocher, avouera à Ali, son sponsor des Narcotiques Anonymes qui a démasqué ses mensonges, que sans drogue elle se serait “déjà suicidée”. La grande puissance d’Euphoria réside sans doute dans l’honnêteté avec laquelle elle incarne l’ivresse de la consommation. Ivresse couplée à la recherche d’une paix intérieure et d’un échappatoire, comme un caisson d’isolement ultime mais sans fond. Sam Levinson, qui ne recommande pas la série au moins de dix-sept ans, s’est ouvert sur son propre passé de consommateur et semble maîtriser en profondeur le sujet et ses paradoxes. Un discours de condamnation de la toxicomanie qui prétendrait qu’elle ne présente aucun attrait serait fallacieux, et sans doute contre-productif.
On décèle cependant une lourde tendance à la manipulation et l’entourloupe dans la mise en scène de Levinson, qui semble d’ailleurs faire absolument tout sauf le café sur cette série (coproduite entre autres par Drake, un grand ami des ados). Concernant Rue, Sam Levinson place dans sa bouche dès ses premières répliques des reproches (misogynes) dirigés vers sa mère, au “cervix cruel”. Comme si la mettre au monde était un acte sadique, une forme de perversion destinée à la voir souffrir. Il n’hésite pas non plus à jouer avec le sarcasme, le cynisme et l’ironie, les trois mamelles légendaires de l’insensibilité, pour faire prendre des allures d’enseignante à son personnage principal et lui faire édicter lors d’un aparté malicieux les manœuvres à mettre en place pour faire croire à son entourage qu’on ne consomme plus afin de pouvoir se défoncer tranquillement. Il lui fait également lancer des regards complices au spectateur, face caméra, pour prendre à témoin notre voyeurisme et dire en même temps “et vous, vous feriez quoi à ma place?”, alors qu’elle s’apprête à pénétrer par effraction dans une maison pour la cambrioler. Cette séquence fait d’ailleurs partie de l’épisode 5 de la saison 2 baptisé “Aussi stable qu’un colibri”, qui voit Rue, démasquée par sa famille, vriller violemment avant de se lancer dans une fuite éperdue face à la police. Fuite semblable à un jeu vidéo, et filmée avec rythme et panache. Un choix qu’on peut remettre en question quand on le compare à la séquence “vidage de frigo et buvage de lait” qui précède le fameux cours de manipulation émotionnelle cité plus haut. Dans ce passage de l’épisode 3, Rue, défoncée, chante “Call Me Irresponsible » (traite-moi d’irresponsable) de Bobby Darin et sort de sa chambre en dansant pour aller boire du lait alors qu’elle est en plein trip. Si la mise en scène du point de vue de Rue est magistrale, on voit ensuite les choses autrement quand elle réalise qu’elle n’est pas seule et que sa petite sœur est témoin de son comportement. Dans les yeux de cette dernière, le spectacle est pathétique. Ce qui tend à démontrer s’il en était besoin que Levinson réalisateur sait très bien ce qu’il fait quand il ne ménage pas ses effets…
On relève aussi une tendance au death bait, c’est-à-dire au teasing de la mort des personnages. En particulier celle de Rue qu’on croyait volontiers morte après la fin de la saison 1 quand elle replongeait, rongée par le chagrin et portée par un chœur gospel urbain aux allures funestes. Une sensation qui se répète dans la saison 2 alors qu’elle se projette plusieurs fois en rêve ou hallucination dans une église, dans les bras de son père décédé d‘un cancer ou encore à l’enterrement de ce dernier. On n’oublie pas non plus le gros gros enfumage de l’épisode 4 “Vous qui ne pouvez pas voir, pensez à ceux qui peuvent voir” (titre inspiré des Surréalistes) avec la mise en place en montage parallèle d’une fausse tension, en anticipation d’une collision mortelle entre Cal Jacobs, ivre au volant, et la voiture d’Elliott avec Rue et Jules à son bord. Et on garde aussi une pensée pour le tour de passe-passe de Nate qui fait chanter Maddy en jouant à la roulette russe alors qu’il a subtilisé la dernière balle sans qu’elle s’en aperçoive. Une scène intense et dérangeante marquée par le commentaire “Smile, you’re on camera” (“Souriez vous êtes filmés”) inscrit sur un poster accroché au mur de la chambre de Maddy.
Une inclinaison à l’autocitation, à la surexcitation et à l’autocongratulation qui fait volontiers dire à certain.e.s détracteur.ice.s de Levinson qu’il n’écrit qu’avec une seule main… On serait en tout cas ravi de voir d’autres plumes intégrer cette équipe de scénaristes composée d’un seul homme. Seule Hunter Schafer a coécrit l’épisode spécial centré sur son personnage, particulièrement réussi en termes de caractérisation et de psychologie. Ceci dit, on ne se fait pas trop d’illusion, on voit très peu de raison de changer une formule qui gagne, surtout avec un diffuseur aussi solidaire. Il est fort à parier que Levinson reste seul à la barre, à donner sans véritable raison à ses épisodes des titres de chansons de rap ou de références à Antonin Artaud avec la même fièvre qu’un étudiant en cinéma qui fait une playlist interminable et un moodboard cryptique pour le dossier de son premier court-métrage (scud envoyé en connaissance de cause). La pose a d’autant plus de limites que, comme on l’a déjà évoqué, beaucoup de concepts politiques compliqués sont convoqués dans la série mais laissés en suspens. On pense par exemple à l’épisode spécial de Rue, quand Ali cherche à lui faire comprendre l’intérêt d’une croyance supérieure pour s’accrocher à la sobriété, et évoque le ressort marketing des grandes chaînes comme Nike qui cherchent l’adhésion de leurs clients en prétendant donner un sens profond à leur stratégie. Ali reconnaît l’efficacité de la flatterie et de la suggestibilité et regrette de s’être déjà laissé inciter à rentrer dans une boutique pour chercher de “l’amour” mais n’y trouver en fin de compte que “des chaussures à 99.99 dollars” fabriquées par “des chinois musulmans”. Des grandes déclarations non dénuées de pertinence mais qui sonnent en fin de compte assez creux. Une tendance au relativisme, doublée à un penchant pour le trauma comme fin en soi dans la construction des personnages, qu’on retrouve aussi dans le traitement de Cal Jacobs qui semble construit sur le postulat qu’être homosexuel dans une société homophobe conduit naturellement à la prédation sexuelle. D’ailleurs la crise dépressive et alcoolisée de Cal est sublimée et mise en parallèle avec une (vraiment très belle) séquence musicale de désespoir amoureux de Cassie. Comme si les deux personnages en étaient au même point en termes de responsabilités.
Beau, oui
Une autre force d’Euphoria est de procurer une sensation authentique de satisfaction superficielle aussi bien à ses personnages qu’à ses spectateurs. Les actrices et acteurs de la série sont au passage tous exceptionnels. On est plutôt très fan de Zendaya et de ses moues mélancoliques par ici, mais elle n’est vraiment pas la seule à se démener. Ils ont tous une énergie impressionnante et sont filmés comme les avatars des ados qu’on rêve d’être quand on s’imagine qu’être beau donne automatiquement de la substance. On retrouve aussi comme des murmures les fantasmes de l’adolescence, quand on s’imaginait qu’à 18 ans et un jour on serait déjà grands, et autonomes, loin de papa-maman. Un autre atout de la série est de parvenir, grâce à un travail collectif remarquable en direction artistique (maquillage, coiffure, costumes, décors, etc…) à reconstituer et diffuser une sensibilité organique comme un parfum d’ambiance. Les images envoient une réminiscence des années Tumblr mise à jour pour l’ère Instagram. Le choix de passer en pellicule réussit d’ailleurs à paraître “naturel”, tant la série joue sur la nostalgie d’une époque imaginaire que ni les spectateurs ni les personnages n’ont vraiment vécue.
Pour rester dans l’idée d’apparence trompeuse, on reproche à Euphoria de prétendre s’intéresser aux problématiques queer pour adopter en réalité les codes de représentation hétéronormés et se contenter de la façade. Malgré ses prémisses progressistes, la série dépressive la plus stylée de la télévision prestige, avec un capitaine en roue libre à son bord, n’échappe pas aux angles morts, ni aux accusations de climat toxique. On déplore aussi la disparition abrupte de McKay et le mauvais traitement de Kat. Le précieux bébé de Sam Levinson n’en reste pas moins un phénomène de société difficile à contourner qui voit même les huiles de France Culture débattre à bâtons rompus, des vieux geeks cinéphiles (dont moi-même) en décortiquer les détails et même des médias sociétaux disserter sur son impact. Alors, génie ou poudre aux yeux ? Peut-on faire confiance les yeux fermés aux jolies couleurs d’Euphoria qui subjuguent comme les yeux de Kaa dans le Livre de la Jungle et nous poussent à nous repaître de la fatalité ? Ou bien, est-ce qu’il faudrait tendre une oreille particulière aux mots écrits par Sam Levinson pour les dealers de la série, Fezco et Laurie, qui avec des méthodes différentes semblent être d’accord sur la nécessité de se méfier ? Laurie explique en effet à Rue que le cerveau rétrécit suite à une consommation de drogue dure répétée et restreint sa capacité à reconnaître les émotions les plus basiques. Fezco pardonne à Rue qui l’a offensé en lui faisant part de sa philosophie : “Listen, Rue. You a drug addict. I don’t take nothin’ a drug addict says personally. ‘Cause I don’t believe nothin’ a drug addict say. I love you, I hate you. You the best. Go fuck yourself. It’s all the same shit. You know what I’m sayin’?” (écoute Rue. Tu es toxicomane. Je ne crois pas un mot de ce qu’un.e toxicomane peut raconter. Je t’aime, je te déteste, tu es le meilleur, va te faire foutre. En fait ça revient au même tu comprends ?”). C’est cependant le même Fezco qui dit à Lexi, inquiète des possibles répercussions de la pièce de théâtre qu’elle a écrite en s’inspirant de sa famille et de ses camarades, que “certaines personnes gagnent à être blessées (ou secouées) de temps de temps”. En attendant, les jeunes gens n’ont pas perdu leur esprit critique face à l’avalanche Euphoria et n’hésitent pas à se réapproprier ses codes et s’amuser de ses excès. Nous voilà rassurés.
Crédits Photo : Euphoria l Saison 1 © HBO.