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Mort-Bois, une enfance de Jean Genet : Une campagne pas si tranquille

En tant que pupille de l’assistance publique, Jean Genet est placé dans une ferme du Morvan, chez la famille Régnier. Dans ce film pastoral, on le découvre adolescent rebelle, révolté, en plein éveil social et sexuel.

Rechignant à s’occuper des tâches inhérentes à la vie rurale, Jean Genet passe des moments paisibles dans ce foyer où la mère lui apporte toute l’affection dont il a besoin et lui passe tous ses écarts. Pour autant, son caractère n’est pas compatible avec les mœurs religieuses très présentes, et son penchant pour le vol n’arrange pas ses relations avec le village. Il se sent à l’étroit dans cet environnement rugueux et laborieux, lui qui ne veut rien faire d’autre que lire. Sa relation conflictuelle avec Georges, le fils Régnier qui ne voit pas d’un bon œil sa présence dans la famille, crée une tension permanente et perturbe l’atmosphère – par ailleurs très tranquille – du foyer.

Récit calme et contemplatif, le sujet est mené de manière poétique dans ces 27 minutes où beaucoup d’émotions transparaissent en peu de mots. Le scénario est riche mais sans fioritures, quelques dialogues et une voix off expliquant la situation de Genet cohabitent habilement mais tout se passe réellement dans la mise en scène. Ici, les plans de naissance, de vie et de mort animales sont autant d’analogies soulignant les états d’âmes du jeune héros. Dans cette histoire, beaucoup de sensations existent dans les regards et les silences, comme quand seul le son d’une respiration se superpose à des plans de corps filmés au plus près. Cette langueur révoltée d’adolescent (très bien incarnée par Marius Renier), mélange d’ennui et d’envie apporte au film une sensualité brute, faite de tensions masculines et d’inquiétants désirs, contrastant avec la beauté simple et calme de la nature environnante. 

En Une : Mort-Bois ©Fenêtres sur courts

Mort-Bois, une enfance de Jean Genet. Frédéric Lalonde, Frédéric Bonnet. Avec Marius Renier, Bénédicte Le Lamer. France. 25 minutes. Production : Nynamor Films. Diffusé le 17 novembre 2019, dans le cadre de la compétition régionale de Fenêtres sur courts, la 24e édition du festival international du court-métrage de Dijon.

Pour plus d’informations sur le festival, c’est ici.


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