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Cannes Classics : Jane Fonda In 5 Acts

Alors qu’elle se fait plutôt rare en public, Jane Fonda est venue – très brièvement – faire une apparition cannoise pour présenter un documentaire autour de sa carrière, diffusé prochainement sur HBO et à la rentrée sur OCS.

La réalisatrice Susan Lacy fait le pari d’un certain équilibre entre l’émancipation réussie d’une « fille de », qui aurait pu être phagocytée par l’ombre de son père, et le portrait intime d’une femme marquée par les contradictions dues à son statut de star et de personnalité publique. Les 5 actes sont donc, pour la plupart, les « hommes de sa vie » : son père Henry, Roger Vadim, qui la propulsera au rang de sex-symbol hip avec son adaptation de Barbarella, puis l’intellectuel et sénateur démocrate Tom Hayden, le magnat des médias Ted Turner… et enfin, elle-même et son affranchissement du regard masculin. Jane Fonda in 5 Acts n’évite pas totalement les écueils de l’hagiographie – après tout, on lui impute le boom du marché vidéo avec sa première VHS de fitness, dont les profits ont été reversés à la campagne de son mari, The Campaign for Economic Democracy. Les confessions de son fils, Troy Garrity, sur le mode de vie schizophrène de Fonda et Hayden, sont des trésors de montage et de pudeur. Et l’expression de ses regrets sur son militantisme politique qui a pris une tournure controversée lorsqu’elle a posé aux côtés des Viet-Congs au plus fort du conflit avec les Etats-Unis, conduit le film à son climax. Grâce à un travail d’archives précis et quelques intervenants bien sentis – dont le reclus Ted Turner en chair et en os – le portrait se hisse sans grands heurts au rang des réussites vues dans la sélection parallèle Cannes Classics – qui n’a pu avoir le film Netflix sur Orson Welles.

Réalisé par Susan Lacy. Etats-Unis. Sélectionné à Cannes Classics 2018. 2h13. Diffusé à la rentrée sur OCS.

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