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Un Certain Regard : Gueule d’Ange, une Bouteille à La Mère

Avec Gueule d’Ange, Vanessa Filho met en scène la relation mortifère entre une mère et sa fille. Un premier long métrage plombé par des excès de pathos.

Dès sa première séquence, le premier film de Vanessa Filho (coécrit avec Diastème, déjà à l’œuvre sur Un Français et, Juillet Août) dévoile l’enjeu de l’intrigue : la relation toxique entre une fillette, Ellie (Ayline Aksoy-Etaix), dite Gueule d’Ange, et sa mère Marlène (Marion Cotillard), lors du nouveau mariage de cette dernière.  On découvre, lors d’une séance de maquillage émaillée de quelques verres « pour se donner du courage », la symbiose mortifère qui les anime. Une soirée qui se finira par une scène de sexe entre Marlène et deux invités dans l’arrière-cuisine, sous les yeux du marié. On a connu plus subtil pour présenter une femme à la dérive, accro aux émissions de NRJ12 et à la bouteille, ce que sa fille finit par imiter en cachette. Le mélodrame de Filho présente de manière complaisante un environnement assez superficiel de la Côte d’Azur. Sa caméra ne se prive jamais d’alarmer le spectateur lambda en montrant le plus souvent possible Ellie l’alcool aux lèvres. Une fois que Marlène laisse sa fille livrée à elle-même, elle croise la route d’un ange déchu (Alban Lenoir), au sens littéral puisqu’il s’agit d’un ex-plongeur de haut vol habitué… au saut de l’ange. Cette relation de tutorat explosive amène une certaine délicatesse à un film ampoulé, qui accumule sans cesse les problèmes et s’enfonce dans le pathos, malgré une palette multicolore plutôt goûtue sous l’œil du chef opérateur Guillaume Schiffmann, habitué de Bercot et Hazanavicius. Une sortie de route en splendeur pour Cotillard.

Réalisé par Vanessa Filho. Ecrit par Vanessa Filho, Diastème. Sélectionné à Un Certain Regard 2018. Avec : Marion Cotillard, Ayline Aksoy-Etaix, Alban Lenoir. France. 1h48. Sortie le 23 mai.

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